Finlande : la politicienne chrétienne, Päivi Räsänen, finalement acquittée par la Cour d’appel

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Päivi Räsänen, députée finlandaise chrétienne, a été acquittée le 14 novembre par la Cour d’appel d'Helsinki. Elle était accusée "d'incitation à la haine” envers la communauté LGBT. ADF International, qui a coordonné sa défense juridique, s'est réjoui de cette nouvelle affirmant que "la liberté de parole" avait gagné. 

La députée finlandaise chrétienne Päivi Räsänen avait été jugée, puis acquittée, le 30 mars 2022 pour “incitation à la haine” envers la communauté LGBT. Elle était accusée d'avoir partagé ses opinions religieuses sur le mariage et l'homosexualité sur X en 2019, à la radio et dans un pamphlet publié en 2004.

L'évêque Juhana Pohjola du diocèse missionnaire évangélique luthérien de Finlande, avait été poursuivi pour avoir publié l'ouvrage de la députée pour sa propre congrégation. Lors de son jugement, le tribunal du district avait indiqué qu’il “n'appartient pas au tribunal de district d’interpréter les concepts bibliques”.

Pour autant, le procureur de la République avait fait appel de cette décision en avril 2022. Selon lui, "l'interprétation et l'opinion de Räsänen sur les versets bibliques" sont "criminelles". De son côté, la députée avait affirmé qu'elle était "prête à défendre la liberté d’expression et de religion", non seulement pour elle, "mais pour tout le monde".

Mardi dernier, la Cour d’appel à rendu son jugement, et a acquitté Päivi Räsänen. Une décision qui réjouit la députée finlandaise.

"Niilo et moi nous réjouissons de la décision d'acquittement de la Cour d'appel aujourd'hui."

Lors de leur verdict, les juges ont également acquitté l'évêque. Ils ont déclaré qu’il n’y avait "aucune raison, sur la base des éléments de preuve reçus à l'audience principale, d'évaluer l'affaire de quelque manière que ce soit différemment de celle du tribunal de district". Ils ont ajouté qu'il "n'y a donc aucune raison de modifier le résultat final du procès".

ADF International, association de défense des droits humains en charge de l'affaire de Päivi Räsänen, a partagé la décision de la Cour d’appel sur X.

Dans un communiqué, l’association exprime la "pression incessante" que "cette fonctionnaire engagée et grand-mère" a dû vivre, "pour avoir partagé ses convictions en public".

Ainsi, "les croyances de Päivi, enracinées dans la Bible et la tradition chrétienne", et les réactions qu’elles ont entraînées, montrent selon ADF International "à quel point l’accusation est prête à aller pour réduire au silence et sanctionner des discours qui ne sont pas conformes à sa propre vision du monde". 

Paul Coleman, directeur exécutif d’ADF International, a conclu le communiqué en affirmant que "dans une société libre et démocratique, chacun devrait être autorisé à partager ses convictions sans craindre la censure. Il ajoute que "la criminalisation du discours par le biais de lois dites de "discours de haine" met fin à d’importants débats publics et constitue une grave menace pour nos démocraties".

Mélanie Boukorras 

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

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